Manger salé: quelles sont les conséquences sur la santé ?

Publié le : 16 décembre 20208 mins de lecture

Le sodium est essentiel à la vie. Il maintient l’équilibre hydrique du corps, interfère avec l’absorption des nutriments, la transmission des impulsions nerveuses et la contraction des muscles, parmi des centaines d’autres actions. Chez l’homme et même les animaux, le manque de sodium stimule l’appétit pour le sel de cuisine, une caractéristique innée capable de générer des réponses motivationnelles qui conduisent à la recherche de liquides et d’aliments salés. Bien que liée à la physiologie, la faim de sel est influencée par le goût, la culture, les coutumes sociales et les habitudes alimentaires, des facteurs qui sont indépendants des exigences biologiques. Si on consomme du sel en excès, on risque de perdre la saveur des aliments. Il risque de faire de la rétention d’eau parce que le sel permet de retenir l’eau. Il risque éventuellement de faciliter une hypertension. Si on mangeait moins salé, cela permettrait à l’échelle mondiale, en baissant la teneur de sel de cinq grammes environ par jour, de diminuer de 2,5 millions les accidents vasculaires cérébraux et les infarctus par an, ce qui est énorme.

Relation entre le sel et la haute pression

Les régimes alimentaires riches en sel contribuent à augmenter la pression sanguine chez plusieurs animaux de laboratoire. Les peuples de chasseurs-cueilleurs vivant dans des communautés isolées ont des niveaux de tension artérielle plus bas, qui augmentent peu au fil des ans. En adoptant le mode de vie des sociétés industrialisées, les niveaux augmentent. Les analyses qui évaluent ensemble les résultats de plusieurs études (méta-analyses), révèlent que les personnes hypertendues soumises à un régime hyposodé présentent des chutes de pression plus expressives que celles observées chez les personnes normotendues, lorsqu’elles font de même. D’autre part, la restriction abrupte et radicale des rejets de sodium dans la circulation des médiateurs associés aux complications cardiovasculaires. Des réductions plus modestes ne provoquent pas cet effet, c’est pourquoi les régimes sans sel du passé ont été abandonnés. La réponse de la pression artérielle au sodium est hétérogène. Environ 30 50 personnes hypertendues et une petite partie des personnes normotendues ont une pression sensible au sel. Parmi eux, on trouve principalement des personnes âgées, obèses, atteintes du syndrome métabolique, diabétiques et d’ascendance noire. La pression artérielle est liée à d’autres composants du régime alimentaire. Les carences en potassium ou en calcium augmentent la sensibilité au sel.

Pour plus d'informations : L'excès de sel et l'hypertension

L’excès de sel est un facteur de risques cardio-vasculaires

L’excès de sel constitue un facteur de risques cardio-vasculaires et favorise l’hypertension artérielle. Selon l’INSERM, l’hypertension artérielle concerne un adulte sur trois en France. Liée à une pression anormalement élevée du sang dans les vaisseaux sanguins, elle peut entraîner des complications cardiovasculaires, cérébro-vasculaires ou neurodégénératives. Parallèlement, nous ne consommons pas assez de fruits et de légumes qui contiennent du potassium, un allié de choix pour faire baisser la tension artérielle. Une autre conséquence liée à l’excès de sel est l’augmentation du risque d’ostéoporose, un processus qui entraîne la perte de masse osseuse et rend notre squelette plus fragile. La consommation élevée de sel entraîne une perte proportionnelle du calcium éliminé dans l’urine. Le calcium est un minéral apporté par l’alimentation, localisé à 99% dans les os. Une perte de calcium peut accélérer la perte osseuse et ainsi augmenter le risque de développer de l’ostéoporose. Par ailleurs, la présence de fortes concentrations de calcium dans l’urine favorise la formation de calculs rénaux. Enfin, notons que le sel entraîne un effet d’accoutumance. Être habitué à manger des aliments avec une certaine teneur en sel dès notre enfance stimule notre appétence pour le sel. Si, en parallèle, vous êtes sujet à de la rétention d’eau – laquelle est souvent due aux excès salés – cela peut finir par engendrer une prise de poids.

Les autres effets de l’excès de sodium

Le sodium détient un rôle crucial dans les échanges de liquides dans l’organisme. Un déséquilibre des quantités de sodium a donc des répercussions importantes sur les flux de liquides. En cas d’apports excessifs en sodium, l’eau va migrer en dehors des cellules vers les tissus. Au lieu de rester dans les cellules, elle va s’y accumuler de manière excessive. Ce phénomène est connu sous le nom de rétention d’eau. Parfois, ce phénomène est visible à l’œil nu. On peut alors constater un gonflement d’une ou plusieurs zones de l’organisme. Généralement il s’agit par phénomène de gravité des parties inférieures du corps : jambes, pieds, etc. Si la cellulite peut avoir des origines génétiques , l’alimentation est aussi un facteur important. L’excès de sodium peut ainsi favoriser ou aggraver l’apparition de cellulite. Une alimentation riche en sodium entraîne l’apparition d’un terrain propice à l’installation de cellulite adipeuse et la cellulite aqueuse ; en favorisant la rétention d’eau, l’excès de sodium entraîne un engorgement des tissus et donc l’apparition de peau d’orange ; en perturbant les flux de l’organisme, il entraîne une mauvaise circulation sanguine et une mauvaise élimination rénale, qui favorise la stagnation de cellules graisseuses ; l’excès de sodium favorise également le déséquilibre acido-basique dans l’organisme, pourtant nécessaire pour que les cellules exercent au mieux leur fonction d’élimination. Une alimentation trop riche en sodium a également des effets néfastes sur notre peau. L’excès de sel favorise notamment le dessèchement des tissus de l’épiderme et la perte de leur élasticité naturelle, ce qui accélérerait le vieillissement de la peau. Ces phénomènes sont également constatés en cas de tabagisme ou de surexposition au soleil. L’excès de sodium est un facteur participant dans le développement d’acné. Selon une étude menée sur des patients d’une clinique dermatologique, il y aurait un lien entre consommation de sel et développement d’acné. L’étude montre que les patients acnéiques ont tendance à avoir une alimentation plus élevée en sel. Les sujets qui ne seraient pas touchés par le problème présenteraient, eux, une alimentation moins riche en sel .  Si l’étude a été menée sur seulement 200 personnes et mériteraient peut-être approfondissement, une chose est sûre : l’excès de sel favorise le dessèchement de la peau, facteur d’aggravation des problèmes d’acné. Du fait de son action en tant qu’exhausteur de goût, on sait désormais que le sel favorise le surpoids et l’obésité. De nombreuses études ont ainsi pu mettre en évidence que manger salé stimule les papilles et favorise l’appétit au point de nous inciter à manger plus. L’excès de sel dans l’alimentation modifie la composition de notre flore intestinale. Des études récentes démontrent que les bactéries de notre flore intestinale sont très sensibles au sel.

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